Kompromat : Le dancefloor pour résister ensemble au monde

Le retour de Kompromat, c'est une des belles surprises de l'année, d'autant plus que l'avantage avec la sortie d'un nouvel album, c'est qu'elle est souvent suivie d'une tournée. C'est ainsi que Rebeka Warrior et Vitalic se sont retrouvés à la Cartonnerie pour brillamment rappeler à tout le monde comment jouer et prier sur le dancefloor.   

On ne vous fera pas l'offense ici de présenter davantage Kompromat. D'une part parce que derrière ce nom se cachent deux légendes de la scène électro francophone et d'autre part parce que l'essence même du projet artistique de la formation vient de la puissance et de la radicalité d'une musique qui n'a besoin de rien d'autre pour tout emporter sur son passage. 

Une entrée en matière avec simplicité, tenues et lunettes noires évidemment, un chant incantatoire pour Rebeka Warrior pendant que Vitalic s'attelle déjà aux machines, il n'en fallait pas plus pour que la grande salle de la Carto entre directement en fusion. La suite, un show qui traverse les corps comme une flèche que rien ne semble pouvoir arrêter et une salle qui bouge, danse, transpire pendant plus d'une heure. Sans laisser de répit à qui que ce soit, Rebeka Warrior toise le public, tombe la veste, traverse la scène de par en par et se permet une petite session de crowd surf pendant que le duo enchaine les hymnes électro-indus, techno, EBM... Tout y passe avec succès, en allemand, français et anglais.

une salle qui bouge, danse, transpire pendant plus d'une heure

Kompromat a toujours été l'occasion d'une exploration des contrastes et le show du soir ne déroge pas à la règle. Une musique à la fois synthétique et charnelle, universelle et militante, sombre et dansante portée par les titres d'un nouvel album qui semblent taillés pour le live. C'est la recette d'une transe collective induite par la puissance des BPM soutenus et le charisme des deux magiciens en action. Le tout servi par une esthétique visuelle forte qui explose encore plus depuis la fosse même si le duo reste malgré tout assez sobre en ce qui concerne l'utilisation d'artifices. En somme, un contraste supplémentaire qui fonctionne. 

Au final Kompromat en live, ça se raconte difficilement, et ça ne se raconte surtout pas au passé parce que ça reste vivant à l'intérieur de ceux qui ont eu la chance de vivre l'expérience bien longtemps après la fin du show. Un grand concert, un grand groupe qui fait éclater sa radicalité à travers la fusion des genres sans jamais se renier. Définitivement un des sommets de la cuvée 2025 à la Cartonnerie. 

Remi Zackarius